Ciao les montagnes italiennes, direction les Balkans





Dernières lueurs du jour depuis le pont principal menant à Novo Mesto au bord de la Krka en Slovénie (sur la route entre Ljubljana et Zagreb). 

Aujourd’hui, les choses sont claires. Cela attaquera fort d’emblée. Sans répit jusqu’au col de Cianpigotto. Petite hésitation après le petit déjeuner et une fois les sacoches bouclées, je me renseigne auprès du tenancier pour faire le point. Une route nationale plate, « rien de spécial » mais jolie et une route provinciale panoramique mais qui monte (il me mime un mur avec sa main). Le choix est fait. Je prendrai l’offensive non sans appréhension que ça craque au niveau des jambes. À peine parti, je loupe la jonction et descends en trombe sans le savoir sur la nationale. Pas grave. Je remonte et me redirige vers « la provinciale ». Tellement petite que je me demande si c’est bien une route au départ. Je croise un homme d’un certain âge, auprès duquel je m’enquiers de l’état de la route. Est-ce que ça passe ? Le col est-il ouvert ? Il me parle de Merckx, de Coppi. Je lis dans ses yeux l’admiration lorsqu’il évoque ces noms. Une personne capable de reconnaître les efforts que la montagne impose. Il me salue en me tapant sur l’épaule en guise d’encouragement. La montée est terrible rien que sur les premiers mètres jusqu’au premier village de Vigo de Cadore. 

Après le village, j’ai la sensation d’être vraiment seul. Une voiture passe de temps en temps. Mais de manière éparse. Plus la route s’élève, plus je suis seul. Au pied d’un série interminable de lacets, la neige apparaît. Elle se fait de plus en plus dense sur les côtés de la route. Je bénis cependant ceux qui ont dégagé la voie. Cela fait toute la différence par rapport aux conditions du col du Splügen. Quelques voitures passent, je lis leur étonnement de voir un cycliste, chargé au demeurant, monter jusque là-haut. 








J’atteris finalement au col et au refuge du Cianpigoto. Pas un chat. Je tente ma chance avec la poignée du chalet. Fermé bien entendu. Dommage je me serais bien pris un chocolat chaud. Qu’à cela ne tienne, je me prépare un petit thé au Buta et m’enfile mon sandwich. Une belle lumière sur la montagne mais les nuages alentour me pressent de repartir. 

J’entame une petite descente avant de remonter jusqu’au col suivant (Cima Pezzocucco). La route devient comme un couloir creusé dans la neige sur quelques mètres. J’entame ensuite une descente insensée vers la vallée. 

Je m’arrête un moment et entends des craquements de roches qui d’habitude m’indiquent la présence de chamois ou de mouflons. J’essaie de les repérer. Peut-être était-ce simplement des rochers qui se détachaient ? Toujours est-il que je n’ai vu aucun bête cette fois-ci. Je quitte officiellement les Dolomites et la province de Belluno pour entrer dans celle d’Udine. La neige fait place à plus de verdure une fois passé Sauris di Sopra. 

Puis apparaît un lac couleur émeraude. Je note le niveau très bas de l’eau. Je réalise en le distinguant sur ma droite que l’eau est bloquée par un énorme barrage. 




De l’autre côté, le vide et une gorge vertigineuse. Je note une galerie sur la gauche en contre-bas et me demande si la route que je vais devoir emprunter passe par là. Ca donne des frissons. J’entre dans la première d’une série de galeries. 

J’ai un phare clignotant à l’avant et à l’arrière et une veste haute visibilité mais rien n’y fait, l’écho infernal causé par l’entrée d’une voiture derrière moi provoque à chaque fois en moi une forte appréhension. D’autant que la chaussée (pavée) est glissante et mal éclairée. Chaque fois que je quitte une galerie, la route semble suspendue dans le vide. Ca m’en donne littéralement le tournis. Cette descente n’en finit plus. 

Jusqu’au moment où la gorge s’élargit et fait place à une vallée qui se dessine sous mes yeux. Avec toujours des montagnes en contre-bas mais qui semblent beaucoup plus arrondies et moins enneigées que celles que je laisse dans mon dos et qui disparaissent progressivement. 

Ca descend sec jusque Tolmezzo. Ville du Frioul au pied des montagnes. Je quitte une route où les voitures ont la part belle pour rejoindre une piste cyclable tranquille qui finit par me diriger sur un énorme pont qui semble disproportionné par rapport au flux de la rivière qu’il enjambe. La ville est au pied d’un gros rocher, dont le sommet est couvert de neige, que j’avais aperçu au loin. Je dors dans une petite pension au centre-ville, littéralement fait de trois rues. J’irai manger dans une osteria conseillée par la tenancière. Une pizza Bresaola et un tiramisu. 






Le lendemain, je longe la rivière ou plutôt le ruisseau (même couleur que les lacs des Dolomites et des canaux de Venise, c’est magique comme l’eau peut garder sa couleur) dans son lit devenu bien trop grand pour lui. Piste cyclable très agréable. Je sais qu’après 25 km je vais franchir pour la première fois le cap des 1000 km aujourd’hui. Je m’en suis souvent rapproché sans jamais l’atteindre que ce soit lors de la Vélodyssée (Nantes-Arcachon: 800 en 2020) ou lors de mon tour d’Albanie avec Erwann et Antoine l’automne dernier (800). Je ne suis pas fétichiste des chiffres mais quand même. Je me dis aussi que je devrai faire encore plus de trois fois cette même distance pour rejoindre Istanbul. Je croise quelques locaux de l’étape qui doivent être sur leur pause de midi en ce jour de semaine. 





Passage par le village de Venzone, encerclé de ses murailles, en après avoir traversé la rivière. Très mignon. On sent qu’on se rapproche de Venise rien qu’en admirant le Duomo. J’y entre et en sort par deux grandes portes médiévales. J’apprendrai plus tard que ce village fut entièrement détruit et reconstruit à la suite d’un tremblement de terre. Honnêtement je n’en avais décelé aucun indice. 




En continuant vers le Sud je m’arrête au bord d’un lac sauvage. Je suis seul au monde et pourtant on perçois encore le murmure de la grand route au loin. En regardant le ciel, je vois de gros nuages gris qui s’amoncellent. Je ne fais pas mes vieux os et redémarre vers la petite ville d’Udine en suivant le soleil. 





Je pensais m’en sortir avec une pluie fine jusqu’à ce qu’une grosse averse me convainque de m’arrêter. L’abri d’une salle des fêtes municipale tombe à pic. Sur ma gauche, les Alpes juliennes enneigées. Initialement, j’aurais voulu pénétrer en Slovénie par le col du Vrsic (mythique col de 50 virages construits par des prisonniers de guerre russes, une chapelle russe a été érigé en leur honneur) mais cela fait plusieurs jours que le col est bloqué en raison de la neige et des risque d’avalanche. Iztok, mon collègue slovène qui a pris contact avec des amis locaux, me l’a confirmé. Une alternative était le col de Predil via Tarvisio mais les conditions météo et mes jambes un peu rouillée par une semaine de montagne dans les Dolomites m’ont convaincu de mettre le cap sur le sud. Les nuages que je vois sur ces montagnes me convainquent que c’était la bonne décision. 


Je mets le turbo pour atteindre Udine, la capitale du Frioul, car j’ai pris un engagement auprès d’une hébergeuse Warmshower, Michela, d’arriver chez en fin d’après-midi et elle vit à 10 km au sud de la ville. Je profite néanmoins des rayons de la cette fin de journée sur Piazza Libertà où se font face la Loggia di San Giovanni et la Loggia del Lionello dans un style qui me rappelle la place San Marco de Venise. Je file me prendre un gelato puis sillonne rapidement la ville. Je passe par la Piazza San Giacomo très animée qui reçoit les derniers rayons du soleil et qui semble être le lieu où prendre un verre à ce moment de la journée. J’y achète des Canistrelli pour mon hôte du soir et j’enfourche ma bicyclette jusque chez Michela. 





Je sonne. Le grand portail s’ouvre. Je découvre une belle demeure au bout d’une petite allée. Rencontre avec Michela qui est solaire et dont je perçois qu’elle aime recevoir des visiteurs. Son chien, Siria, âgé de 14 ans fait son apparition. Très doux. Il n’aura pas aboyé une seule fois. Douche et agréable dîner (pasta ai pesto) et asperges vertes fraiches avec des oeufs comme en Belgique (le beurre remplacé par l’huile d’olive bien sûr) et bon verre de vin local. Michela déborde de conseils et d’expériences avec des cyclovoyageurs. Sa maison est pleine de couleurs. On parle dans un mélange d’Italien et d’anglais. Dans la vie, Michela s’occupe de personnes déficientes dont elle est fière de constater qu’avec un accompagnement, ils sont capables de vivre en autonomie. Elle me montrera le lendemain des photos de balades à vélo qu’elle fait avec eux sur les collines de la région. 





Petit déjeuner express le matin. Pour Michela, le déjeuner, c’est « un café et une cigarette et basta » ! Elle sort son paquet de cigarettes ; je sors mon paquet de muesli. Départ express en même temps qu’elle part pour le travail. Pas plus mal. Je passe par quelques villages agréables où le temps semble s’être arrêté. Je fais un petit détour vers une église sur un coup de tête. Petit pique-nique très agréable sur les murailles dans la ville de Gradisca d’Isonzo. 




Passage long d’un petit canal à l’eau vraiment bleue. Qui me rappelle un peu les canaux qui traversent Strasbourg (le style est plutôt celui du canal de la Marne au Rhin). 



Passage par Monfalcone. Cité plus industrieuse. Région de chantiers navals. Je vois la mer pour la première fois. 



Le ciel devient noir sur les hauteurs. Il me reste une bonne trentaine de km jusque Trieste. Je fais l’impasse sur le château de Duino (je me contente de la vue un peu plus loin). Route infernale sur la corniche sous la pluie avec des voitures qui semblent aussi pressées que moi par cette pluie. La vue plongeante sur la baie est belle. Elle doit être magnifique sous le soleil. Mais là, c’est tout gris. Je descends jusqu’au château de Miramare, qui fut construit comme demeure pour Maximilien de Habsbourg-Lorraine, archiduc d’Autriche et futur empereur du Mexique et son épouse Charlotte de Belgique. Ce sera tout pour le moment « Secrets d’Histoire » :) 






Je me contente du jardin et de la vue. Petite trempette des jambes un peu plus loin dans la mer Adriatique. L’entrée dans la ville est un peu chaotique pour les vélos. Très larges boulevards à plusieurs voies pour les voitures. Enfin le centre piétonnier et ce petit port en plein centre. Découverte d’une très authentique et simple osteria dans le centre ville où je commande des pasta allo scoglio. Succulent! Torta de fruta en dessert. Et bien entendu limoncello offert par la casa au moment du conto. Je suis comblé. 





Le lendemain, plusieurs plans sont possibles. Facteurs à prendre en compte : la disponibilité d’Anze, mon ami slovène d’Erasmus, que j’ai envie de voir mais qui est sur le point de partir en vacances, la météo (pas bonne du tout pour ce qui pourrait soit être une journée de plage/farniente sur la côte slovène ou une longue étape jusque Ljubljana). La pluie battante quand j’ouvre la porte de mon Bnb me dicte ma conduite. Je me réfugie au café littéraire dont Michela m’avait parlé avec moult superlatifs et me pose avec un bon mocaccino. C’est de là que je rédige ce post. C’est comme si l’Italie ne voulait pas me laisser partir. Mais je pense bien que ce sera de Slovénie ou de Croatie que j’écrirai la prochaine fois. 



Cette impression sera vite confirmée. Le soleil sort enfin le bout de son nez et je me décide sur un coup de tête alors que l’après-midi est déjà bien entamé à enfourcher ma bicyclette jusqu’au littoral croate, dont je sais qu’il recèle une superbe piste cyclable en bordure de l’Adriatique. En particulier, Kristina, mon ancienne assistante slovène à la Cour m’avait parlé plusieurs fois de son envie de la tester. Pour moi c’était aujourd’hui ou jamais. Anze, mon ami slovène d’Erasmus, que j’ai toujours grand plaisir à revoir en dépit des années qui passent, ne pourra m’accueillir qu’au plus tard le vendredi soir à Ljubljana. Soit le lendemain. Entretemps, j’ai trouvé une hébergeuse Warmshowers qui pourra m’accueillir le soir. Elle me recevra avec des amis pour le dîner et préparera des pâtes au pesto d’ail des ours. Elle me demande juste d’apporter une bouteille de vin blanc. 


Voilà pour les arrangements. Ce qui s’annonçait comme une journée de repos se transforme donc en escapade au long cours avec tout mon barda (pas le temps de trier les affaires et de laisser tout cela quelque part). Visite express du centre-ville de Trieste. Puis sortie laborieuse de la ville sur des boulevards avec beaucoup de trafic. Zone portuaire et industrielle sans grand intérêt sur une bonne quinzaine de km. Enfin, j’arrive à une piste cyclable qui relie Muggia au littoral slovène. Il s’agit d’une ancienne ligne de train appelée « Parenzana », reconvertie pour les aficionados de la petite reine. Juste à la frontière slovène, il pleut des cordes. Je m’abrite sous le pont qui fait office de frontière avant de continuer. Après la frontière, encore de longs km le long de l’autoroute jusque Koper, très bruyant, la piste cyclable est littéralement à 3 mètres des voitures, au point que j’envisage de sortir les boules Quies (je prendrai un autre chemin au retour). A Koper, même s’il est déjà tard et que je dois penser au retour, je me dis que je vais quand même pousser jusqu’Izola pour goûter à cette fameuse piste cyclable. Sur 6 km, c’est vraiment le paradis. Vue plongeante sur la mer. Pins parasols en bord de route. Magnifique. À Izola, ancien village de pêcheurs, gelato express avant de repartir vers Trieste. Visite rapide de Koper. Mélange de style vénitien et communiste. Intéressant. Soirée sympa sur les hauteurs de la ville avec Maja et ses amis. Ils reviennent d’une journée d’escalade. Maja est musicienne et traductrice. Originaire de Macédoine du Nord. 






Je repars le lendemain en remontant une autre voie ferrée reconvertie en piste cyclable, ancien itinéraire secondaire construit par les Habsbourg et reliant Trieste à Ljubljana et au-delà. Ça grimpe sec le long d’une gorge impressionnante. Au cas où vous voulez franchir la frontière slovène, c’est à 10 mètres, indique un panneau, soit au pied du précipice. 







Je continue à monter jusqu’à la frontière slovène où je fais la connaissance d’Andre, un Italien qui envisage un voyage de plusieurs mois jusqu’en Roumanie et souhaite visiter la Russie et la Géorgie ensuite. Il fait la plonge dans un restaurant en Suisse la moitié de l’année et s’accorde la liberté de voyager à vélo l’autre moitié. Chacun à son rythme, on se perd de vue l’après-midi mais on se recroise en fin de parcours. 



Je prends congé de lui pour rejoindre Anze, mon ami slovène. Ce soir là, je suis très content de revoir mon ami. 




Je connais bien déjà le quartier où il habite. Je m’y suis déjà rendu plusieurs fois. Il vit dans un bâtiment de l’époque communiste mais très proche du centre et vraiment en bordure du parc Tivoli, poumon vert de la ville. Un plaisir d’échanger sur les chemins qu’ont pris nos vies respectives depuis la dernière fois. Sur le voyage aussi. Anze a mis les petits plats dans les grands pour le repas (soupe grecque en entrée, plat au poulet et patates douces, tarte à la pomme). Vin local. Anze aime cuisiner et recevoir. Et ça se sent. J’avais bien besoin d’être requinqué. La journée remontant de la mer jusqu’au centre de la Slovénie fut vraiment une des plus dures. Mes vêtements sentent bons la lessive. Je dors dans des vêtements propres. Je serais bien resté plus longtemps mais il doit partir en fin de matinée et les journées suivantes sont annoncées ensoleillées. Il faut en profiter. 




Après avoir salué mon ami, je repasse par le centre de LJ que je connais bien. Style austro-hongrois avec le château en surplomb. Achat de pommes au marché. 




Belle journée sur les collines slovènes avec  parfois de grosses côtes avant d’entrer dans des villages, ou en sortant, de temps en temps un château, et très souvent une église ou une chapelle au beau milieu des champs. Les montagnes enneigées sont derrière. Un petit air d’Alsace ou d’Ardennes. Je commence à suivre une rivière au long cours, la Krka, qui prend de temps à autre, une belle couleur verte. Je pique-nique au bord d’elle bercé par le son de l’eau qui coule. Des pêcheurs à la ligne sont dans l’eau un peu plus haut. Le corps, presqu’entier dans l’eau. Je me contenterai des pieds pour ma part. 




Petite pause limonade dans une petite petite ville thermale. 




Arrivée à Novo Mesto, petite ville historique perchée sur les hauteurs d’un méandre de la rivière Krka (photo en tête de l’article). Le soir, pizza avec Andre au centre-ville. 



Le tenancier de mon Bnb est un passionné de vélo de course. En m’offrant un verre de sa production locale de vin, il se targue d’avoir été le premier entraineur de Roglic et d’être l’organisateur du Tour de Slovénie. A vérifier. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que c’est un vrai fan de cyclisme.  Il est intarissable. Il me fait descendre au sous-sol où il me montre fièrement les maillots de Pogačar, Mohoric, Roglic et Sagan. Je lui fais la blague de savoir s’il veut le mien. Mais il n’a pas réagi. Pas grave. 



Le lendemain matin, c’est un peu en me forçant que je reprends la route. Je sens que j’ai vraiment besoin de repos. Non seulement les jambes mais le corps tout entier est fatigué. Seulement la météo indique une journée de beau temps et deux journées très difficiles ensuite. Une journée me permet de rejoindre Zagreb et la Croatie. Je dois me faire un peu violence. 


L’étape est vraiment une étape de transition. Elle suit une fois encore globalement le cours de la rivière Krka laissant quelques coteaux visibles à gauche et à droite avec une vallée qui s’ouvre à mesure que je me rapproche de la frontière croate. Petite pause près d’un château.




 Beaucoup de cyclistes locaux qui font leur sortie du dimanche. L’effet Pogačar doit y être pour quelque chose. Beaucoup de pistes cyclables sont neuves ou en construction dans cette partie de la Slovénie. 


Après deux bonnes heures de pédalage, la route devient vraiment pittoresque. Je bifurque alors à gauche dans une forêt où j’avais envisagé un moment de poser ma tente, en vue de trouver un spa naturel, dont Anze m’a parlé, où l’eau jaillit du sol à 35-38 degrés. J’essaie de l’atteindre mais par deux fois mon approche par la forêt m’emmène sur une fausse route. La route asphaltée se transforme en gravel puis en chemin visible sur un champ puis en sentier de forêt mais impossible d’atteindre ce lieu sans faire le long détour via la route. Je m’y résigne après deux tentatives infructueuses jusqu’au milieu de la forêt. J’arrive enfin au lieu dit. Impossible encore une fois d’identifier quoi que ce soit à 20m. Je vois deux garçons un peu plus jeunes que moi avec un essuie enroulé à la taille. Enfin, en m’approchant j’aperçois un trou dans le sol de peut-être 3m2. « This it it? Yes. Who told you about this place? You are the second foreigner of the day. Previously today a German couple came ». Finalement, la conversation se détend quand j’indique au plus bavard ou plus anglophone des deux que c’est un ami slovène qui m’a parlé du lieu. On papote sympathiquement. Un autre couple nous rejoint. Je profite mais ne m’éternise pas. J’ai encore bien 60km avant Zagreb. Je sècherai sur le vélo. En chemin, petite pause sur une sorte d’île village sur la rivière Krka. 




Je pousse tant et plus pour voir diminuer les km en cette fin d’après-midi. Le parcours finit par longer l’autoroute reliant cette partie de la Slovénie à Zagreb. La frontière pour cyclistes et piétons que j’emprunte est située dans un village, au beau milieu d’une rue. Elle est faite d’une porte qu’il semble si facile d’ouvrir et de refermer. Mais surmontée de barbelés dissuasifs. Me voilà en Croatie. 




Encore une trentaine de bornes jusqu’à ma destination. La circulation se fait dense. Et la route n’est pas très bonne. Ca secoue avec les sacoches. À Zagreb, j’ai vraiment l’impression d’être déjà au coeur des Balkans. Les odeurs de grillades, les petites ruelles, la poussière à l’entrée de la ville. Puis progressivement des bâtiments plus imposants, des rails de trams apparaissent. Difficile de circuler à vélo. Les pistes cyclables quand elles sont là sont une petite concession du trottoir préexistant peinte en rouge entre deux lignes jaunes. Impossible de vraiment pédaler sans croiser d’obstacle. C’est apaisé que j’atteins finalement mon hostel près du parc Maksimir pour deux nuits. Suite au prochain numéro! 




Commentaires

  1. Waouw, quelles belles photos ! Quel trip !!! Magnifique ! Bonne route, bises

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